Publié à Paris en Parlement, le XXVe. de Feburier,
M. D. XCIX.
A PARIS,
Chez Iamet Mettayer & P. l’Huillier,
Imprimeurs & Libraires ordinaires du Roy.
M. D. XCIX.
Avec priuilege dudict Seigneur.
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HENRY par la grace de Dieu Roy de France & de Nauarre, A tous preſents& aduenir, Salut. Entre les graces infinies qu’il a pleu à Dieu nousdepartir, celle eſt bien des plus inſignes & remarquables, de nousauoir donné la vertu & la force de ne ceder aux effroyables troubles,confuſions, & deſordres, qui ſe trouuerẽt à noſtre aduenement à ceRoyaume, qui eſtoit diuiſé en tant de parts & de factions, que laplus legitime en eſtoit quaſi la moindre; & de nous eſtre neantmoinstellement roidis cõtre cette tourmente, que nous l’ayons en finſurmontee, & touchions maintenant le port de ſalut & repos de ceſtEſtat. De quoi à luy ſeul en ſoit la gloire toute entiere, & à nous lagrace & obligation, qu’il ſe ſoit voulu ſeruir de noſtre labeur pourparfaire ce bon œuure: auquel il a eſté viſible à tous, ſi nous auonsporté ce qui eſtoit non ſeulement de noſtre debuoir & pouuoir, maisquelque choſe de plus, qui n’euſt peut eſtre pas eſté en autre tempsbien conuenable à la dignité que nous tenons, que nous n’auons pas eucraincte d’y expoſer, puis que nous y auons tant de fois & ſi librementexpoſé noſtre propre vie. Et en ceſte grande concurrence de ſi grãds& perilleux affaires, ne ſe pouuans tous compoſer tout à la fois, &en meſme temps, il nous y a fallu tenir ceſt ordre, d’entreprendrepremierement ceux qui ne ſe pouuoient terminer que par la force, &pluſtoſt remettre & ſuſpendre, pour quelque temps, les autres, qui ſedebuoient & pouuoient traitter par la raiſon & la Iuſtice: comme lesdifferends generaux d’entre nos bons ſubiects, & les maux particuliersdes plus ſaines parties de l’Eſtat, que nous eſtimiõs pouuoir bien plusaiſément guarir, aprés en auoir oſté la cauſe principale, qui eſtoiten la continuation de la guerre ciuile. En quoy nous eſtant (par lagrace de Dieu) bien & heureuſement ſuccedé, & les armes & hoſtilitezeſtãs du tout ceſſees, en tout le dedans du Royaume, nous eſperonsqu’il nous ſuccedera auſſi bien aux autres affaires, qui reſtent ày compoſer, & que par ce moyen nous paruiendrons à l’eſtabliſſementd’vne bonne Paix & tranquille repos, qui a touſiours eſté le butde tous nos vœux & intentions, &am