VICTOR MARGUERITTE

La garçonne

ROMAN

[E F]

PARIS
ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR

26, RUE RACINE, 26

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservéspour tous les pays.

Il a été tiré de cet ouvrage
dix exemplaires sur papier de Hollandenumérotés de 1 à 10
et quarante exemplaires sur papier du Maraisnumérotés de 11 à 50.
LIRE DU MÊME AUTEUR
  • AU BORD DU GOUFFRE (août-septembre 1914), 35e mille, 1 volume.
  • PROSTITUÉE (75e mille), 2 volumes.
Droits de traduction et de reproduction réservéspour tous les pays.
Copyright 1922by Ernest Flammarion.

NOTE DE L'AUTEUR

—Une préface, au 150e mille?

—Une postface, si vous voulez.

—Trois mois après que le livre a paru!

—Eh! oui, le temps que les «chers confrères» aient jeté, à droiteet à gauche, leur venin… Pudeurs à retardement dont la bombeattendait, pour fulminer, l'éclat de l'offensant succès!… Et letemps aussi que s'apaisât le concert des indignations plus ou moinsfeintes, le tolle des hypocrisies, la rage des haines politiquesou confessionnelles qui ont accueilli ce livre, le trente-septième quej'ai l'honneur de signer, et où, sous l'historien, quelques bonnes âmesont affirmé ne voir qu'un pornographe, œuvrant par lucre…Coup classique, et qui ne fut pas épargné à Zola.

—Mais si, pour une raison ou une autre, on n'a pas suffisammentcompris ce que vous souhaitiez faire entendre, la faute ne vousincombe-t-elle pas en quelque mesure?

—Sans doute. Encore que je ne me flatte pas de désarmer, jamais,certains partis-pris! Mais peut-être aussi aurais-je dû, par quelqueavant-propos, avertir de mes intentions le lecteur pressé. Le cinémal'a gâté. C'est un fait: la trépidation, la dispersion de l'existencequotidienne nuisent au recueillement et à la méditation sans lesquelsil est impossible qu'un jugement motivé se forme. On ne lit plus, onparcourt. Que dis-je, on court, d'une page à l'autre! le cent àl'heure… Souffrez donc, cher lecteur, que je passe à l'écranquelques éclaircissements complémentaires…

Tout d'abord, et comme vous, je sais parbleu bien qu'il y a chez nousdes mères et des filles admirables, toute une société féminine quitravaille et qui peine. Je l'ai peinte déjà, et la peindrai encore.

Ai-je besoin d'affirmer, au surplus, que jamais je n'ai prétenduproposer Monique Lerbier comme le type actuel de la jeune fille, de lajeune femme française? Et suis-je responsable si des critiques hostilesgénéralisent?

Non. J'ai peint, avec ce tout petit monde de lucre et de vanité qu'onest convenu d'appeler «le monde»,—peut-être parce qu'hélas! il enfait encore la loi?—quelques types de ces émancipées dont laguerre a précipité le foisonnement dans tous les pays.

C'est, en revanche, de parti-pris, que j'ai situé ma garçonne dans lemilieu de débauche et d'affaires qu'on voit à Paris, parce que cemicrocosme est le plus représentatif de l'amoralité ou, si vouspréférez, de la pourriture contemporaine.

—Soit! mais quelle nécessité de vous étendre sur des tableaux dedégradation et de vice? C'est donner prétexte à dire que vous vous yêtes complu.

—A dire, ou à médire? Ce n'est pas seulement pour le peintre demœurs un droit, c'est un devoir que de retracer,—jusqu'à endonner le dégoût, comme à Monique,—le spectacle despires turpitudes. Oui, je sais, il y a l'objection:

...

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