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MÉMOIRES DE MARMONTEL

PUBLIÉS AVEC PRÉFACE, NOTES ET TABLES PAR MAURICE TOURNEUX
TOME PREMIER
PARIS
LIBRAIRIE DES BIBLIOPHILES
M DCCC XCI

PRÉFACE

I

Les Mémoires d'un Père pour servir à l'instruction de ses enfants ontété, comme le rappelle deux fois l'auteur, rédigés dans ce hameaud'Abloville, dépendant de Saint-Aubin-sur-Gaillon (Eure), où il s'étaitréfugié en 1792, et où il revint mourir après un court passage auConseil des Anciens. Marmontel a donc retracé, ses souvenirs tout à faitau déclin de sa vie, loin de ses notes, s'il en avait pris, séparé deses amis survivants et dépouillé de ses pensions et de ses places. Aussin'est-il pas étonnant qu'il ait commis quelques inexactitudes plus oumoins involontaires dans le récit de ses premières années, ou porté unjugement prématuré sur les événements qui avaient bouleversé sa paisibleexistence. La part faite à ces défaillances fort excusables, et à desappréciations nécessairement partiales, l'auteur s'est tropcomplaisamment étendu sur les diverses phases de sa vie pour qu'il y aitlieu de reprendre ab ovo _sa biographie, et il suffira d'en rappelerici les derniers traits.

Parti de Paris le 4 avril 1792, avec sa femme, ses trois enfants, uneservante et un domestique[1], Marmontel s'arrêta d'abord àSaint-Germain, près d'Évreux, puis se fixa au hameau d'Abloville, où ilacheta une maison de paysan et deux arpents de terre. Il ne semble pasd'ailleurs que, sauf pendant les quelques jours qu'il dut passer àAubevoie pour fuir la maladie contagieuse à laquelle avait succombé leprécepteur de ses enfants, il ait été inquiété ni dénoncé. Bien lui enprit toutefois, suivant Morellet, de n'être pas resté à Paris, car lecommissaire qui arrêta Florian à Sceaux semblait tout disposé à luidonner pour compagnon de captivité le secrétaire perpétuel del'Académie, dont il n'ignorait ni la fuite ni la résidence. Confiné dansune solitude prudente, Marmontel trouva un apaisement à ses alarmes et àses regrets en écrivant de_ NOUVEAUX CONTES MORAUX qui ne valaient pasles premiers, de petits traités de grammaire, de logique, demétaphysique et de morale, à l'usage de ses enfants, et enfin sesMÉMOIRES, _qui, si leur titre ne le disait expressément, ne semblaientpas avoir la même destination.

Le 14 nivôse an III (3 janvier 1793), sur le rapport de M.-J. Chénier,et sans qu'il paraisse l'avoir sollicité, il fut compris pour une sommede 3,000 livres dans les encouragements accordés par la Convention auxartistes et aux gens de lettres. Mais, lors de la création del'Institut, la même année, il n'y fut appelé qu'à titre d'associé nonrésidant, pour la section de grammaire. Au mois de germinal an V (avril1797), Marmontel fut, comme il nous l'apprend lui-même, convoqué àl'assemblée électorale d'Evreux, et nommé représentant du département del'Eure, avec le mandat spécial de réclamer le rétablissement descérémonies catholiques. Fidèle à cet engagement, il rédigea une_ OPINIONSUR LE LIBRE EXERCICE DES CULTES, qu'il n'eut pas l'occasion de lire àla tribune, mais que ses héritiers imprimèrent à la suite de sesMÉMOIRES. _Par contre, ils n'ont (pas plus que ses autres éditeurs)accordé le même honneur à un rapport qui, à tous égards, ne méritaitpoint un si injuste ou

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