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TRIBULAT BONHOMET

par le Comte de Villiers de l'Isle-Adam

                                         «Je m'appelle Légion.»
                                         N.T.

                   Paris, Tresse & Stock, Éditeurs.
              8, 9, 10, 11, Galerie du Théâtre-Français.

1887

AVIS AU LECTEUR

Nous donnons, aujourd'hui, pour initier le public au CARACTÈRE dudocteur Bonhomet, d'abord trois nouvelles qui indiquent, à grandstraits, l'intime de son individu.

Le Docteur prend, ensuite, lui-même, la parole et nous racontel'histoire plus qu'étrange de CLAIRE LENOIR,—dont nous lui laissonsentièrement la lourde responsabilité.

Plus un ÉPILOGUE.

Si, comme nous sommes fondés à le craindre, ce Personnage(incontestable, s'il en fut!) obtient quelque vogue, nous publierons,bientôt, non sans regrets, les ANECDOTES dont il est le héroset les APHORISMES dont il est l'auteur.

VILLIERS DE L'ISLE-ADAM.

AUX CHERS INDIFFÉRENTS

LE TUEUR DE CYGNES

                                  «Les cygnes comprennent les signes.»
                                   VICTOR HUGO.Les Misérables[1].

[Note 1: Inutile (pensons-nous) d'ajouter qu'en cette authentiquecitation, ce n'est pas l'Auteur de La Bouche d'ombre qui parle,—maissimplement l'un de ses personnages. Il serait peu juste, en effet,d'attribuer à un Auteur même les prud'homies, monstruositésblasphématoires ou vils jeux de mots—que, pour des raisons spéciales etpeut-être hautes—il se résout, tristement, à prêter à certains Ilotesde son imagination.]

A Monsieur Jean MARRAS.

A force de compulser des tomes d'Histoire naturelle, notre illustre ami,le docteur Tribulat Bonhomet avait fini par apprendre que «le cygnechante bien avant de mourir».—En effet (nous avouait-il récemmentencore), cette musique seule, depuis qu'il l'avait entendue, l'aidait àsupporter les déceptions de la vie et toute autre ne lui semblait plusque du charivari, du «Wagner».

—Comment s'était-il procuré cette joie d'amateur?—Voici:

Aux environs de la très ancienne ville fortifiée qu'il habite, lepratique vieillard ayant, un beau jour, découvert dans un parc séculaireà l'abandon, sous des ombrages de grands arbres, un vieil étangsacré—sur le sombre miroir duquel glissaient douze ou quinze des calmesoiseaux,—en avait étudié soigneusement les abords, médité lesdistances, remarquant surtout le cygne noir, leur veilleur, qui dormait,perdu en un rayon de soleil.

Celui-là, toutes les nuits, se tenait les yeux grands ouverts, unepierre polie en son long bec rose, et, la moindre alerte lui décelant undanger pour ceux qu'il gardait, il eût, d'un mouvement de son col, jetébrusquement dans l'onde, au milieu du blanc cercle de ses endormis, lapierre d'éveil:—et la troupe à ce signal, guidée encore par lui, sefû

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