Notes de transcription: Les erreurs clairement introduites par letypographe ont été corrigées. L'orthographe d'origine a été conservéeet n'a pas été harmonisée.

TABLE DES MATIÈRES

CH.-V. LANGLOIS

LA VIE EN FRANCE

AU MOYEN AGE

D’APRÈS QUELQUES MORALISTES DU TEMPS

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PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
1908
Droits de traduction et de reproduction réservés.

INTRODUCTION

Le présent ouvrage fait pendant à celui que j’ai publié en 1904: LaSociété française au moyen âge d’après dix romans d’aventure.

J’ai été amené à le composer au cours de mes études sur la littératurelatine du moyen âge. Il est impossible d’étudier les moralistes du moyenâge qui ont écrit en latin sans s’occuper de ceux qui ont écrit enlangue vulgaire. Ayant donc lu ou relu, à cette occasion, les écrits, enlangue vulgaire de France, du XIIe, du XIIIe et du XIVe siècle,qui ont trait à des questions de morale, il m’a semblé naturel d’ypuiser les éléments d’un livre du même genre que celui que, en descirconstances analogues, j’avais tiré des romans d’aventure.

Plusieurs raisons m’ont décidé à prendre ce parti. D’abord, des raisonspersonnelles, accidentelles: parce que j’avais eu un vif plaisir àécrire le volume paru en 1904; parce que ce volume avait reçu l’accueilque j’aurais pu souhaiter, tant des hommes compétents que du public engénéral. Mais j’ai eu aussi des motifs plus sérieux.

Je suis de plus en plus frappé des inconvénients de la quasi séparationqui se perpétue entre la philologie et l’histoire. La plupart desphilologues, romanistes de profession, ne sont pas assez au courant desdocuments dont se servent les érudits qui s’occupent de l’«histoire» dumoyen âge; et, réciproquement, la plupart des «historiens» du moyen âgenégligent trop les documents littéraires, qu’ils considèrent comme ledomaine réservé des philologues. Les inconvénients de cet état de chosessont graves surtout pour les «historiens», dont la prétention dernièreest de donner la connaissance et l’impression de ce qu’était autrefoisla vie; car, en se privant des documents littéraires, ils se condamnentà ne pas voir quelques-uns des principaux aspects de la vie. Sefigure-t-on ce que serait la description des sociétés actuelles, faite,dans quelques centaines d’années, par des gens qui les auraient étudiéesexclusivement dans ce qui aurait subsisté alors de nos paperassesadministratives, de notre Journal officiel et de nos Livres jaunessans tenir compte de notre littérature? Or, c’est ainsi que l’on étudieet que l’on décrit encore trop souvent, de nos jours, les sociétés dupassé. Quant aux romanistes, ils ont évidemment intérêt à utiliser lesarchives qui contiennent des renseignements précis, de nature àsimplifier leurs hypothèses lorsqu’ils s’appliquent à déterminer la datedes documents littéraires: pour préciser la date de quelques-uns desécrits dont il est question dans le présent ouvrage, il m’a suffid’avoir lu beaucoup de pièces administratives du temps des derniersCapétiens directs; les noms de Jofroi de la Chapelle,

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