Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris.
Châteauroux.—Typog. et Stéréotypie A. Nuret et Fils.
A PROPOS
DE
L'ASSOMMOIR
PAR
ÉDOUARD ROD
PARIS
C. MARPON ET E. FLAMMARION
LIBRAIRES-ÉDITEURS
1 à 7, galeries de l'Odéon et rue Rotrou, 4
1879
Il y a quelques années, personne ne parlait deM. Zola. On avait formé contre lui une sorte deconspiration du silence. Ses romans paraissaientet trouvaient quelques lecteurs, parfois quelquesadmirateurs; mais aucun critique ne s'en occupait:La Conquête de Plassans n'a pas eu unseul article dans la presse parisienne; La Fautede l'abbé Mouret en a eu deux. Un critique influentdéclarait que l'auteur des Rougon-Macquart«l'horripilait», qu'«il ne pouvait pas souffrirce monsieur». Mais il disait cela dans l'intimité,et ne prenait pas la peine de communiquerce jugement à son public.
En 1873, le théâtre de la Renaissance montaThérèse Raquin ce fut un scandale; ce drame 6eut, si je ne me trompe, sept représentations; critiqueset reporters tapèrent à l'envi sur l'œuvrenouvelle. On ne se contenta pas de calomnier lapièce, on alla presque jusqu'à insulter l'auteur.Le résultat de tout ce tapage fut que le publicapprit à connaître le nom de M. Zola, et lut sesromans; sans compter que, pour pouvoir plus àl'aise éreinter le dramaturge, on commença àmettre en relief le talent du romancier.
Enfin parut L'Assommoir; ce livre étrangeexcita toutes les haines. Il se trouva des journalistespour le dénoncer comme une œuvre immorale,fétide, malsaine. Bien des gens auraient désiréle rétablissement de l'Inquisition, pour qu'onpût brûler l'œuvre et son auteur. On se contenta,ne pouvant faire plus, de lui jeter à la facetoute la boue dans laquelle marchaient ses personnages;on aurait voulu l'ensevelir dans l'ignominie,confondre sa personnalité avec celle desscélérats qu'il dépeint, lui prêter les vices qu'ildécrit,—sans vouloir remarquer la puissanced'indignation qui perce à chaque ligne.
7Depuis ce moment, M. Zola occupa la presseet le public plus qu'aucun autre écrivain: ons'arracha ses livres, on se disputa sur son compte.Deux pièces de lui subirent, l'une à Cluny etl'autre au Palais-Royal, un échec éclatant; lespréfaces et les articles qu'il écrivit pour les défendrefirent bondir ses adversaires. Peu de tempsaprès, on apprit qu'une pièce tirée de son roman:L'Assommoir allait être montée à l'Ambigu. Pendantque le travail des répétitions se poursuivait,un article BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!
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