SALON DES REFUSÉS

LA PEINTURE EN 1863

PAR

FERNAND DESNOYERS

PARIS

AZUR DUTIL, ÉDITEUR

131, RUE MONTMARTRE, 131

1863

LE SALON DES REFUSÉS

PAR UNE RÉUNION D'ÉCRIVAINS

SOUS LA DIRECTION DE FERNAND DESNOYERS



V'la l'bataillon d'la Moselle,
En sabots!
V'la l'bataillon d'la Moselle!!!
(Chanson populaire.)



I

SOMMAIRE

Bonnes intentions des peintres.—Mauvais tableaux.—Le Jury devenu méchant.—Imitation des cris des peintres.—On leur applique la question du Jury.—L'Empereur la résout.—Grand embarras des Refusés.—Ils se reçoivent.—Les lutteurs, bataillon de la Moselle en sabots.—Brivet-le-Gaillard.—Quels types!—Les poltrons de la peinture.—Le Comité de salut... des Refusés.—Son plébiscite.—Honneur au courage malheureux!—Unité de Refus.—Succès espéré des Refusés.—M. Harpignies a tous les droits.—La Grenouille et le Lièvre, fable.—M. Briguiboul dans les deux camps.—Des choux, des panais, des choux-fleurs, navets, navets!—Discussion raisonnable.—La discussion continue.—La cage.—M. Whistler est le plus spirite des peintres.—Défense des moulins non attaqués.—Illumination a giorno par la peinture.—Du critique d'art.—De l'influence de la philosophie allemande sur la peinture.—Abrutissement des peintres.—Classification des peintres—École de Paris.—École de Montmartre.—École de Rome.—École de Fontainebleau.—La raison même reprend la parole.—The end.


Aux époques où le quart d'heure de l'Exposition des tableaux approche,les peintres grouillent, s'agitent, se trémoussent, fouillent dans leursateliers et n'y trouvent rien ou presque rien. Tous les jours, deux moisavant le dernier moment, ils complotent de travailler et d'accoucher degrandes œuvres. Mais ces gigantesques complots avortent et s'épanchentdans les petits cerveaux des peintres. Il ne résulte de tout cela quedes discussions. La discussion est tout à la fois le fort et le faibledes peintres. Non, les discussions ne sont pas le seul résultat de tantd'efforts quand il n'est plus temps: il arrive aussi que les tableauxsont manqués, mal faits, pas faits et mauvais pour la plupart.

Fatigués de voir péricliter l'Art qu'ils n'avaient pas porté bien haut,les peintres, membres du jury, croient qu'ils deviennent sévères. Ils lecroient aussi, les peintres qui courent, c'est-à-dire qui veulent êtreexposants. Bien des tableaux qu'on a vu se diriger à pied et en voiture,sur des crochets ou des brancards, sont forcés de reprendre le chemin del'atelier natal.

Il n'en a pas été ainsi cette année:

Les cris des peintres, leurs réclamations se sont élevés du fond desmarais jusqu'aux oreilles de l'Empereur. Les plaintes parvenues à cettehauteur ont obtenu justice. En vain le jury, souriant et haussantdoucement l'épaule, disait:

«On verra si nous n'avions pas raison!»

En effet, on le verra.

Cette grave et éternelle

...

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