Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris.
PARIS, IMPRIMERIE DE DECOURCHANT.
Rue d'Erfurth, no 1, près de l'Abbaye.
LES HISTORIETTES
DE
TALLEMANT DES RÉAUX.
MÉMOIRES
POUR SERVIR A L'HISTOIRE DU XVIIe SIÈCLE,
PUBLIÉS
SUR LE MANUSCRIT INÉDIT ET AUTOGRAPHE;
AVEC DES ÉCLAIRCISSEMENTS ET DES NOTES,
PAR MESSIEURS
MONMERQUÉ,
Membre de l'Institut,
DE CHATEAUGIRON ET TASCHEREAU.
PARIS,
ALPHONSE LEVAVASSEUR, LIBRAIRE,
PLACE VENDÔME, 16.
1835
LE PARQUET.
Le Parquet, qu'on appelle à cette heure Potel-Romain,à cause qu'il parle fort de Rome, où il a été,est fils d'un M. Potel, greffier du Conseil. Il n'avoitplus que sa mère quand il se mit dans le monde. C'étoitun gros garçon, noir et plein de rougeurs, la boucheenfoncée et les yeux de travers; avec cela il venoitde quitter la perruque, et avoit trois ou quatre moustachespostiches [1] de chaque côté, où il y avoit plusde douze aunes de ruban noir: on n'avoit pas encoretrouvé les coins de cheveux. Il n'y avoit rien de plusplaisant que de voir Des Cures, autre louche, et lui sefaire la révérence.
Le Parquet débuta par madame de Ribaudon, àqui il donna les violons et la comédie; il lui donnacadeau [2] et à plusieurs autres; et un jour il mena les 6vingt-quatre violons aux Tuileries. Il n'étoit bruitque de lui; il se fourroit parmi les gens de la cour, etil pouvoit se vanter que la cour et la ville se moquoientde lui en même temps. On en fit un vaudeville assezplaisant:
C'est monsieur Du Parquet,
Cet homme si coquet;
Hé! quoi, ne connoissez-vous pas
Le brave Du Parquet et ses louches appas?
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