Daignez permettre cette salutation et que Votre nom sourie sur monœuvre.
Parmi les Grandes Dames, patronnesses de l'éthopée qui ont oséapplaudir mes audaces, je Vous salue la première.
Accueillez cet hommage de respect, d'admiration et de gratitudecomme l'eût accueilli une de ces princesses de la Renaissance, dignes sœursdes Vinci, des Alberti, des Ficin.
En ce temps faste, quatre personnages jouaient toute la comédiehumaine sous le ciel italien.
Le pape, le condottiere, l'artiste et la princesse. Ils croyaientà l'Église et à la Gloire; ils se sentaient immortels et voulaient ne pasmourir, même pour ce monde périssable; et tous quatre s'émulant et collaborantà une noble conquête de la mémoire humaine: le condottiere seblasonnait des clés vaticanes et l'artiste portait les couleurs desprincesses.
Ce commerce grandiose de l'homme du Verbe et de l'homme du Glaive;ce doux commerce de l'homme du Rêve et de l'être irréel—s'accomplissaienten rituel majestueux de la culture et de l'individualisme: l'époquequi les vit s'en est appelée belle.
Certes le péché grouillait, la passion ardait, l'entité dévorait autourd'elle; mais ces heurts jetaient de la lumière; on ne vit lors ni vertumédiocre, ni vice tempéré.
En la presqu'île sainte, le cœur battait plus haut que la bannièreet les pensées valaient les noms.
Aujourd'hui! las, le pape est prisonnier des faquins; le condottieres'appelle, ô dérision, matricule tant, l'artiste est livré aux bêtes et laprincesse... comme disparue.
L'esthète, à qui Dieu a commis la décoration de la terre, chercheopiniâtrement, à travers le pandémonium ochlocratique, les membres éparsdu Grand Orphée latin.
Quelle joie à la rencontre d'une survivante de la Grande Race,—quia ses papiers en Platon et sa primitive histoire au Sepher d'Hahnock!
Cette joie, Madame, Vous me l'avez donnée, glorieusement.
L'Abstrait seul existe: l'idée seule est vivante: devant un Verbeentêté de Beau, les faits se pulvérisent en non-lieu; il ment, le méchant quivoit l'avènement de l'ombre: il ment, il y a intermittence de lumière,voilà tout!
Ce qui diffère entre 1400 et 1888 ne diffère qu'à la rue.
Au Louvre, au Vatican, à Notre-Dame; au grenier du savant, aulaboratoire du mage, au boudoir des Platanes; rien n'est changé.—EtVous êtes, Madame, la réalité répondante à cette exhortation de Galateo(ep. III), «Incipe aliquid de viro sapere, quoniam ad imperandu