IPRIMERIE DE BENARD ET COMPAGNIE, SUCCESSEURS DE LACRAMPE,
2, RUE DAMIETTE
PAR M.
ALPHONSE KARR
ILLUSTRÉ PAR
MM. FREEMAN, L. MARVY, STEINHEIL, MEISSONIER
GAVARNI, DAUBIGNY ET CATENACCI.
PARIS
L. CURMER, ÉDITEUR, | V. LECOU, ÉDITEUR, |
47, RUE RICHELIEU, AU PREMIER. | 10, RUE DU POITOU |
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MDCCCLI. |
Table des matières |
Table alphabetiquedes noms d'insectes et de plantes indiqués dans l'ouvrage |
Notes |
Vous souvient-il, mon ami, du jour où vous partîtes pour ce long et beauvoyage dont les préparatifs vous occupaient depuis si longtemps?
J'arrivai le matin pour passer quelques instants avec vous, ainsi quej'en avais l'habitude;—j'ignorais que ce jour fût celui de votredépart, et je restai surpris de l'air inusité qu'avait votremaison;—tout le monde paraissait inquiet et affairé;—vos domestiquesmontaient et descendaient rapidement. Une élégante calèche de voyageétait tout attelée dans votre cour. Au moment où j'entrai, le postillonavait déjà placé une de ses grosses bottes sur l'étrier d'un des deuxchevaux;—un de vos gens, monté en courrier pour commander les relais,tourmentait son cheval qui piaffait sous lui.
Arrivé près de vous, je vous trouvai distrait et préoccupé;—vousparûtes faire un effort pour répondre à mes questions et m'adresserquelques paroles; vous sembliez agité comme un oiseau qui va s'envoler.
Vous me dîtes adieu en me serrant la main, puis vous montâtes dans lavoiture; Arthur, votre valet de chambre, monta derrière; vous fîtes unsigne, et le courrier partit au galop.
En même temps, le postillon sortit de la cour et fit bruyamment claquerson fouet en manière de fanfare.
Les voisins étaient aux fenêtres, les passants s'arrêtaient; vous mefîtes encore adieu d'un signe de main, et vous dîtes au postillon:Partez!
Le