ET
ET
OU
PAR
TRADUIT LIBREMENT DE L'ANGLAIS,
PAR
MME ISABELLE DE MONTOLIEU.
A PARIS,
CHEZ ARTHUS-BERTRAND, LIBRAIRE,
RUE HAUTEFEUILLE, No. 23.
1815.
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Chapitres |
XXXIV. |
XXXV. |
XXXVI. |
XXXVII. |
XXXVIII. |
XXXIX. |
XL. |
XLI. |
XLII. |
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Après quelques oppositions, Maria céda aux prières de sa sœur etconsentit à sortir un matin avec elle et avec madame Jennings pour unedemi-heure. Elle y mit la condition de ne faire aucune visite etd'accompagner seulement sa sœur jusques chez le fameux bijoutierGrays, à Pakeville-Street, où Elinor voulait changer quelques vieuxdiamans de sa mère contre des bijoux plus à la mode.
Quand elles arrivèrent à la porte, 2 madame Jennings se rappela qu'ily avait à l'autre bout de la rue une dame de sa connaissance qu'elledésirait de voir, et comme elle n'avait rien à faire chez le bijoutier,elle dit à ses jeunes amies d'entrer sans elle, et qu'elle viendrait lesreprendre après avoir fait sa visite.
Elles montèrent, et comme ce magasin était à la mode, et qu'on nepouvait pas décemment porter un bijou, s'il n'était pas monté par M.Grays, elles y trouvèrent une telle quantité de monde, qu'il ne leur futpas même possible de parvenir jusqu'à lui et qu'il fallut attendre.Elles s'assirent au bout du comptoir, du côté où il y avait le moins defoule. Un seul homme, d'après l'attention qu'il exigeait de l'ouvrier àqui il parlait, commandait sans doute quelque chose de 3 précieux.Elinor espéra cependant que voyant deux femmes attendre qu'il eût fini,il aurait la politesse de se hâter. Mais après les avoir lorgnées l'uneaprès l'autre, avec une très-élégante lorgnette attachée à une chaîned'or de Venise, et les avoir saluées légèrement, il recommença à parlerau bijoutier, à lui expliquer dans le plus minutieux détail ce qu'ildemandait: c'était une petite boîte à cure-dents pour lui; et jusqu'à ceque la grandeur, la forme, les ornemens fussent expliqués, il s'écoulaau moins un quart d'heure. Il se fit ensuite montrer tous les étuis àcure-dents du magasin, les loua, les dénigra, en parla comme de la chosela plus essentielle, déclara qu'il n'y avait de bien dans ce genre quece qui sortait de son imagination, et recommença son 4 explicationminutieuse. De temps en temps sa main