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PARIS.--IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2.




DICTIONNAIRE RAISONNÉ

DE

L'ARCHITECTURE

FRANÇAISE

DU XIe AU XVIe SIÈCLE

PAR

M. VIOLLET-LE-DUC

ARCHITECTE DU GOUVERNEMENT
INSPECTEUR-GÉNÉRAL DES ÉDIFICES DIOCÉSAINS


TOME SEPTIÈME

PARIS
A. MOREL, ÉDITEUR
RUE BONAPARTE, 13.

MDCCCLXIV



PALAIS, s. m. C'est la maison royale ou suzeraine, le lieu où lesuzerain rend la justice. Aussi ce qui distingue particulièrement lepalais c'est la basilique, la grand'salle qui toujours en fait lapartie principale. Le Palais, au moyen âge, est, à dater desCarlovingiens, placé dans la capitale du suzerain, c'est sa résidencejusque vers le XIVe siècle. Cependant les rois mérovingiens ont possédédes palais dans les campagnes ou à proximité des villes. Ces premierspalais étaient à peu près élevés sur le modèle des villægallo-romaines, quelquefois même dans les restes de ces établissements.Les palais de Verberie, de Compiègne, de Chelles, de Noisy, de Braisne,d'Attigny, n'étaient que de véritables villæ.

«L'habitation royale n'avait rien de l'aspect militaire des châteaux dumoyen âge: c'était un vaste bâtiment entouré de portiques d'architectureromaine, quelquefois construit en bois poli avec soin et orné desculptures qui ne manquaient pas d'élégance. Autour du principal corpsde logis se trouvaient disposés, par ordre, les logements des officiersdu palais, soit barbares, soit romains d'origine, et ceux des chefs debande qui, selon la coutume germanique, s'étaient mis avec leursguerriers dans la truste du roi, c'est-à-dire sous un engagementspécial de vasselage et de fidélité. D'autres maisons de moindreapparence étaient occupées par un grand nombre de familles quiexerçaient, hommes et femmes, toutes sortes de métiers... La plupart deces familles étaient gauloises, nées sur la portion du sol que le rois'était adjugé comme part de conquête, ou transportées violemment dequelques villes voisines pour coloniser le domaine royal; mais si l'onen juge par la physionomie des noms propres, il y avait aussi parmielles des Germains et d'autres barbares dont les pères étaient venus enGaule, comme ouvriers ou gens de service, à la suite des bandesconquérantes. D'ailleurs, quelle que fût leur origine, ou leur genred'industrie, ces familles étaient placées au même rang et désignées parle même nom, par celui de lites en langue tudesque, et en languelatine par celui de fiscalins, c'est-à-dire attachées au fisc. Desbâtiments d'exploitation agricole, des haras, des étables, des bergerieset des granges, les masures des cultivateurs et les cabanes des serfs dudomaine complétaient le village royal, qui ressemblait parfaitement,quoique sur une plus grande échelle, aux villages de l'ancienneGermanie...1.» Des baies vives, des murs de pierres sèches, des

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