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LES
BELLES-DE-NUIT.
IMPRIMERIE DE G. STAPLEAUX.
OU
LES ANGES DE LA FAMILLE
PAR
Paul Féval.
BRUXELLES.
MELINE, CANS ET COMPAGNIE.
LIVOURNE. | LEIPZIG. |
1850
C'était une chambre petite et presque nue, où se trouvaient pour toutmeuble deux chaises et une couchette en bois blanc. Dans un coin sevoyait une pauvre petite harpe qui n'était, hélas! ni peinte, nisculptée, ni dorée comme celle du salon de Penhoël...
Dans la ruelle du lit, au-dessus d'un petit bénitier de verre, pendaitune image de la Vierge.
Diane et Cyprienne venaient de rentrer. Les 2 quatre étages quiséparaient leur chambre de la rue avaient achevé d'épuiser leurs forces.
Cyprienne s'était laissée choir sur une chaise. Diane était tombée àgenoux devant le lit, et sa tête brûlante se cachait entre ses deuxmains.
En ce moment, il n'y avait aucune différence entre les deux jeunesfilles: le courage de Diane fléchissait enfin, et son accablementégalait celui de Cyprienne.
Elles ne se parlaient point; un voile était sur leur pensée confuse.Elles se laissaient aller à l'engourdissement du désespoir.
En ce moment de suprême lassitude et d'apathie profonde, elles nesongeaient même pas à la rencontre qu'elles venaient de faire.
Il y avait à peine deux ou trois minutes qu'elles avaient vu Blanchede Penhoël, leur cousine aimée, et nulle parole ne s'échangeait entreelles à ce sujet.
Elles ne pouvaient plus... Et pourtant, par suite de circonstances quenous connaîtrons bientôt, Diane et Cyprienne étaient à même de mesurerl'importance de cette rencontre fortuite.
Diane et Cyprienne n'ignoraient rien de ce qui s'était passé à Penhoël,après la nuit de la Saint-Louis. Elles savaient l'enlèvement de l'Ange,l'expulsion des maîtres du manoir et tout ce qui s'y rattachait.
3Elles savaient que Madame, brisée de douleur, Madame, qu'elles aimaientsi tendrement autrefois! cherchait sa fille depu