Traduction Nouvelle
Paris.
DONDEY-DUPRÉ PÈRE ET FILS, IMPR.-LIBR., ÉDITEURS,
RUE SAINT-LOUIS, N° 46,
ET RUE RICHELIEU, N° 47 bis.
Depuis la publication des deux premiers volumes de ces Mémoires, lesjournaux de la Grande-Bretagne ont ouvert leurs colonnes auxinterminables réclamations des amis de lady Noël Byron, à lès en croire,injustement traitée dans le cours de cet ouvrage. La veuve de l'illustrepoète a fait elle-même retentir ces organes insoucians du mensonge et dela vérité, des plaintes que semblaient lui arracher l'indiscrétion del'éditeur, la perfidie de ses demi-confidences, et surtout le rôleaffreux qu'il prêtait aux personnes dont elle était entourée à l'époquede la déplorable affaire de son divorce. Certes le public a dû voir avecétonnement les récriminations de lady Byron. Jusqu'alors, il accusait M.Moore d'une partialité peu généreuse en faveur des adversaires del'illustre poète qui lui avait remis l'honorable soin de le défendre; etle dépositaire, peut-être infidèle, semblait avoir assez fait, sinonpour sa considération personnelle, du moins pour celle d'une famille àlaquelle Lord Byron avait toujours attribué ses chagrins les pluscuisans. Voici la première lettre de lady Byron, publiée dans laLitterary Gazette, et reproduite quelques jours après dans le Times:
«Déjà, une multitude d'écrits remplis de faits notoirement faux ont étélivrés au public; j'ai dédaigné d'y répondre. Mais aujourd'hui il s'agitd'un ouvrage publié par un homme regardé comme l'ami, le confident deLord Byron, et par conséquent comme un personnage dont les révélationssont fondées sur la meilleure autorité. Cependant les faits contenusdans cet ouvrage n'en sont pas moins erronés. On ne devrait jamaisattirer l'attention du public sur les détails de la vie privée; maisquand cela arrive, les personnes victimes d'une telle indiscrétion ontle droit de repousser d'injurieuses attaques. M. Moore a donné au publicses propres impressions sur des événemens particuliers qui me touchentde fort près; et il en a parlé comme s'il eût eu la connaissance la plusparfaite de ce dont il parlait. La mort de Lord Byron me rend pluspénible encore l'obligation de revenir sur des circonstances qui mereportent à l'époque de mon mariage. Mon intention est donc de ne lesfaire connaître qu'autant qu'il le faudra pour parvenir au but que je mepropose dans cette déclaration. Nul motif de justification personnellene m'anime, et je n'accuserai personne: mais la conduite de mes parensétant représentée sous un jour odieux dans certains passages extraitsdes lettres de Lord Byron et dans les remarques de son biographe, je mecrois obligée de les défendre d'imputations que je sais être fausses.
Voici les divers passages des lettres de Lord Byron dont je veux parler:
Dans le second volume on a outragé la réputation de ma mère en disant:
«Mon enfant est dans un état de santé florissant et prospère à ce qu'onme dit; mais je veux y voir par moi-même; j