L'Illustration, No. 0017, 24 Juin 1843
Nº 17. Vol. I.--SAMEDI 24 JUIN 1843.
Bureaux, rue de Seine, 33.--Réimprimé.
Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois, 16 fr.--Un an, 30 fr. Prix de chaque Nº, 75 c.--La collection mensuelle, 2 fr. 75. Ab. pour les Dép.--3 mois. 9 fr.--6 mois. 17 fr.--Un an. 32 fr. pour l'étranger -- 10 -- 20 -- 40
Courrier de Paris. Portraits de doña Francisca, princesse deJoinville, de don Pedro II, empereur du Brésil, et de doña Juanaria, sasoeur.--Académie des sciences. Premier trimestre 1843.--Troubles enIrlande (suite et fin). Vue de la ville de Cork; Château de Dublin;Révolte au post-Office.--Le Major Anspech, nouvelle, par M. MarcFournier, avec une gravure.--Fêtes des environs de Paris. Tombeau deJacques de Bourgoin et de messire Aymon à Corbeil; Fête de Corbeil; Jeuxdu tourniquet et du Baquet à Saint-Germain; le jeu des Ciseaux, àNanterre; Conduite de la Rosière à la Mairie de Nanterre; Couronnementde la Rosière.--Promenade sur les fortifications de Paris (suite)Treize gravures.--Nécrologie. Thomire. Portrait de Thomire et troisgravures.--Transport des diligences ordinaires sur les Chemins de Fer.Deux gravures.--Bulletin bibliographique. --Annonces.--Modes. Unegravure.--Amusements des Sciences. Quatre gravures.--Rébus.
L'année 1843 aura été féconde en bénédictions nuptiales pour la branchecadette: tandis que la princesse Clémentine devenait duchesse deSaxe-Cobourg, le prince de Joinville, son frère, demandait la main dedoña Francisca de Bragance, et Bragance et Orléans contractaient mariageà Rio-Janeiro. Je ne sais ce qu'en pense la branche aînée; mais voilàdes hymens, comme disent les poètes, qui prouvent que la branche cadettea bonne envie de fructifier.
Que les temps sont changés! Autrefois ces unions de princesses et deprinces auraient fait pousser, autour de l'autel nuptial, des moissonsd'odes, de dithyrambes et d'épithalames; aujourd'hui, elles n'ont pasmême produit quelques rimes obscurément reléguées dans les limbes duMoniteur. Nous sommes à peu près guéris de la contagion de la poésieofficielle; il nous reste encore assez d'autres maladies sans celle-là!Trois personnes gagnent à cette guérison: la nation, le prince et lepoète.
Le mariage du prince de Joinville sort cependant des habitudesfroidement solennelles des mariages princiers; il a je ne sais quel aird'entreprise amoureuse qui le rend plus aimable; on dirait qu'un peu depoésie romantique a passé par là. Il est certain, en effet, qu'avanttout projet d'alliance, M. de Joinville aimait doña Francisca, et quedoña Francisca éprouvait pour M. de Joinville un sentiment fort tendre.Cette double affection était née pendant le rapide séjour du prince àRio-Janeiro, il y a deux ans, je crois.
Doña Francisca de Bragance,
princesse de Joinville.
Armer un vaisseau, traverser les mers, aborder à une cour lointaine,pour y chercher une belle princesse dont on est épris, n'est-ce pas làune aventure que rompt agréablement la rigueur habituelle de l'étiquettediplomatique, et touche, par un certain côté galant, au beau Tristan deLéonais et à l'Amadis des Gaules?
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