LETTRES

D’UN

BON JEUNE HOMME

A

SA COUSINE MADELEINE


Paris. — Imprimerie A. Wittersheim, rue Montmorency, 8.



LETTRES
D’UN
BON JEUNE HOMME
A
SA COUSINE MADELEINE

RECUEILLIES ET MISES EN ORDRE

PAR

EDMOND ABOUT

PARIS

MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS

RUE VIVIENNE, 2 BIS

1861

Tous droits réservés

[p. i]

A CHARLES EDMOND

Mon cher ami,

Vous avez suivi notre pauvre Valentin depuis ses débutsjusqu’à sa mort, et je ne crois pas qu’il ait eu unami plus dévoué que vous, si ce n’est moi.

Lorsqu’il nous arriva de Quevilly, fort ignorant de lavie et bon jeune homme dans toute la sincérité du mot,vous l’avez dissuadé, comme moi, de gaspiller son encredans les journaux de tapage. Il nous échappa cependant,l’espace de deux ou trois mois ; mais il revint bientôt,désabusé et vieilli. Il a brûlé de ses propres mains lespremières lettres qu’il avait publiées : c’est pourquoivous ne les trouvez pas ici.

Un peu plus tard, quand un homme de bien et un publicisteéminent fonda l’Opinion nationale, Valentinfut assez heureux pour suivre la fortune de M. Guéroult[p. ii]et travailler sous sa direction. Durant une année, ilpublia, en style courant, et sous une forme un peu troplégère, des idées qui ne manquaient ni de hardiesse nide maturité. Il donnait son avis sur la question du momentet ne craignait pas, à l’occasion, d’attacher le grelot.C’est ainsi qu’il eut le bonheur de provoquer l’arrêtéministériel qui arrachait à la destruction les tableaux duLouvre.

Si vous trouvez le temps de relire les vingt-quatrelettres que je publie aujourd’hui sous le patronage devotre amitié, vous reconnaîtrez que, pour un simple conscrit,notre ami avait fait une campagne assez honorable.Il avait pris parti pour Raphaël et Rubens contreM. Villot, pour la méthode Chevé contre la routine musicale,pour l’enseignementprofessionnelcontre la routineuniversitaire, pour le libre échange contre la prohibition,pour les malheureux Parisiens contre le préfetde la Seine, pour le Trésor contre l’entreprise des Monnaies,pour les Italiens contre leurs maîtres, pour lesmédecins contre les homœopathes et pour la liberté dela presse contre vous savez qui.

Un penchant irrésistible, surtout dans les derniersmois de sa vie, l’entraînait vers les questions politiques.Mais il lui fut toujours difficile, pour ne pas dire impossible,de dire ouvert

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